La cogitation du mois
COMMENT AVANCER QUAND ON EST EN IMPASSE THÉRAPEUTIQUE ?
Certaines situations restent en impasse thérapeutique malgré les traitements entrepris.
C’est le cas essentiellement de l’incontinence anale, de certaines formes de maladies de Lapeyronie, de certaines atrophies vaginales, de certaines insensibilités et laxités vaginales après déchirures post obstétricales.
Dans ces cas, on doit cheminer vers l’acceptation du changement d’état et se questionner sur ce que serait un « résultat suffisant » pour atteindre une qualité de vie en harmonie « avec » la situation présente.
Avant l’existence des traitements régénératifs, ces états relevaient de l’état de fait et du « vivre avec ». Les consultations n’apportaient aucune solution.
La maladie de Lapeyronie a fait l’objet d’une discussion à part (Thèmes: « Maladie de Lapeyronie, comment accepter cette situation ? »), nous traiterons donc ici des autres situations.
Depuis l’existence des traitements régénératifs, la tendance est à penser qu’ils vont rendre tout complètement réversible. Il est donc très important de situer ce qu’on en attend. Ils entraînent positivement une amélioration tissulaire, mais ils ne peuvent réparer toutes les lésions ni le temps qui passe, ni faire revenir les estrogènes chez la femme ménopausée. Ils vont donc améliorer la qualité tissulaire et par ce biais la qualité de vie, mais ils n’ont pas d’action sur les faits passés ou l’horloge biologique.
Il est donc important de repérer les traitements qui sauront solutionner les symptômes les plus gênants. L’évolution de ces situations n’étant malheureusement pas favorable avec l’âge, l’entretien sera ensuite primordial.
Développer une motivation spécifique permettra d’engager des soins associés, plus personnels. Ces mesures complémentaires aux traitements régénératifs entrepris et sont à mettre en œuvre uniquement si elles paraissent acceptables au regard de l’objectif souhaité. Il est donc primordial de mesurer le degré d’importance de la problématique, ce qui permettra de trouver des solutions pour s’y adapter. Certaines façons d’évoluer vont vers le renoncement et le remplacement par d’autres pôles de vie. L’instauration de traitements régénératifs permet souvent de trouver un équilibre en termes de qualité de vie sans renoncer à tout.
Que peut-on faire soi-même en plus ?
– dans le syndrome post ménopausique, conserver des mesures d’hydratation permanente est indispensable. Conserver un traitement hormonal au moins local quand cela est possible, est une mesure particulièrement utile.
-Dans les atrophies vaginales massives, il s’agit parfois d’associer des auto-dilatations vaginales régulières.
-Dans les grandes insensibilités ou laxité vaginales post obstétricales, il s’agira de trouver -seulement dans un cadre où elles nous paraissent acceptables à notre conscience, à notre personnalité, notre physique et qu’elles ne nous paraissent pas agressives psychologiquement ou corporellement- des pratiques sexuelles personnalisées qui engendreront moins de frustrations et de développer une fantasmatique permettant le maintien de la libido. La vaginoplastie ne résout pas toujours les problèmes d’insensibilité (étirements nerveux traumatiques associés).
-Dans l’incontinence anale, il faut s’astreindre à un régime assez strict ou à des pratiques d’évacuation des selles régulières. Mais ces solutions ne sont pas toujours très bien supportées sur le long terme.
En conclusion, le temps n’est pas réversible et doit être accepté comme tel, mais les traitements régénératifs améliorent la situation, peuvent la rendre acceptable et ralentissent l’évolution des symptômes qui y sont liés. La qualité de vie en est souvent fortement restaurée, d’autant plus qu’ils sont débutés tôt.