La cogitation du mois

CHEZ LA FEMME, DANS QUEL ORDRE TRAITER QUAND ON A PLUSIEURS INCONTINENCES ?

Quand on a une « incontinence », on en a parfois plusieurs. Et aucune ne se traite de la même façon.
Il existe :

-L’incontinence par impériosités (ou envies « pressées »). Dans ce cas, on a des envies impossibles à retenir quand on rentre chez soi, en faisant les magasins, en arrivant devant les toilettes, quand l’eau coule, etc. De toutes les incontinences, cette incontinence est la plus gênante socialement. Car la vessie a décidé brusquement de se vider complètement.  On peut difficilement y pallier avec de simples protections. On doit dans un premier temps vérifier qu’il n’y ait pas de cause irritante. Si cela relève du fonctionnel, cette incontinence se traite à l’aide de médicaments. Aucune opération ne peut la soigner. Quand les médicaments n’ont aucun effet, le Botox peut prendre le relai.

-L’incontinence à l’effort. Des fuites urinaires sortent involontairement, sans avoir aucune envie d’uriner, sous la pression d’un effort (le saut, l’éternuement, la danse, le jogging…). Cette incontinence est liée à l’affaiblissement des tissus et du périnée lors des accouchements. Puis le temps qui passe, la ménopause, nos efforts permanents, la toux ou la constipation chronique, le surpoids dégradent progressivement la situation. La rééducation peut être efficace en maintenant la pression en-deçà de la faiblesse tissulaire. Si la zone concernée est devenue vraiment trop faible, la rééducation ne sera pas efficace.  Dans ces cas, les traitements visent à « soutenir » la zone de faiblesse, soit mécaniquement en intra vaginal (tampon, dispositifs intra vaginaux), soit chirurgicalement (bandelette sous-uréthrale).  Les bandelettes sous-uréthrales posées de nos jours sont toutes agréées marquage CE.

-Il existe également d’autres incontinences, de cause plus exceptionnelle qu’il faudra savoir mettre à jour le cas échéant. Leur prise en charges est spécifique.

-Il existe aussi des pertes dont l’origine n’est pas urinaire, mais vaginale par émission aqueuse. La confusion avec des pertes d’origine urinaire est possible. Certains tests permettent de rétablir le diagnostic.

L’association de plusieurs phénomènes étant assez fréquente, il est donc important de faire d’abord ce tri pour envisager la prise en charge d’une gêne.
Il faut comprendre que, si la gêne ressentie est globale (« j’ai des fuites urinaires »), les traitements sont segmentaires et ne traiteront que le type d’incontinence pour lesquels ils sont prévus. Le segment non traité restera donc gênant pour la patiente. Afin d’éviter toute déception, il est donc primordial de segmenter les diagnostics et les traitements associés.

Il est logique de traiter d’abord les incontinences de prise en charge purement médicamenteuses. De plus, cela permet d’évaluer la gêne résiduelle et de comprendre chaque « pourcentage » dans l’incontinence mixte.

Il faut toujours envisager une rééducation périnéo sphinctérienne dans un premier temps. Elle est parfois efficace et possède des bienfaits multiples sur le plan périnéal.

La décision de traitement chirurgical n’interviendra qu’après toutes ces étapes, ne s’adresse qu’à l’incontinence d’effort et ne peut s’envisager qu’à la suite d’un bilan détaillé.

Il est également possible, dans certaines incontinences d’effort modérées, d’éviter le traitement chirurgical en optant pour un traitement régénératif (Laser vaginal ou Radiofréquence vaginale).